AU SUJET DU COURS «CLIMAT : DE LA SCIENCE À L’ACTION»

Ayant vu l’annonce d’un cours intitulé « Climat : de la Science à l’Action » sur le site d’edX je me suis dit que je ne perdais rien à le suivre d’autant plus que les personnel académique en charge était issu du Groupe de la Banque mondiale, donc symbole de sérieux et de respectabilité. Le premier document proposé à l’attention des participants datait de Novembre 2012, provenait de la Banque Mondiale et s’intitulait « Baissons la Chaleur ». Je me suis plongé dans sa lecture et quelle ne fut ma surprise en découvrant en page 3 un paragraphe que je copie ci-dessous :

« Les émissions de CO2 s’élèvent actuellement à environ
35 000 tonnes par an (changement d’affectation des terres compris) et, sans nouvelles mesures, devraient atteindre
41 000 tonnes d’ici 2020 »

Je l’ai relu à plusieurs reprises et conclu qu’il y avait une erreur puisqu’il ne pouvait s’agir que de 35 000 et 41 000 millions de tonnes ou, si l’on préfère de 35 et 41 Gt ! Je me suis dit que pour un cours qui était placé sous le titre « de la Science … » c’était une bien piètre façon de l’aborder, avec une erreur de rien de moins que 10 à la puissance 6. Je me suis donc fendu d’une intervention dans la Discussion Générale et j’ai signalé l’erreur ; à la suite de quoi on m’a fait savoir que nous « signalons l'erreur et espérons qu'elle sera corrigée au plus vite ! »

Pour moi tout aurait dû s’arrêter là. C’était sans compter avec d’autres participants au cours qui n’avaient pas la moindre idée sur la question et continuèrent à s’interroger pour savoir si c’était 35 000 t ou 35 Gt en dépit d’un deuxième message des organisateurs statuant « … qu’il s'agit d'une erreur de traduction (sic) qui est en cours de rectification Il faut donc bien lire 35 milliards de tonnes d'émissions (et 41 milliards prévus pour 2020) ». Et même après ce nouvel rectificatif d’autres participants ont continué à « penser » qu’il s’agissait de 35 000 tonnes !

Le pire est que d’aucuns sont allés jusqu’à écrire « qu'il y ait erreur dans les données ou pas, ce qui est vrai c'est que les émissions des gaz à effet de [serre] sont de plus en plus grandes. et cela affecte dangereusement le climat ». Oui, mais ce n’est pas la même chose que « les émissions des gaz à effet de [serre] » soient plus grandes que 35 000 t ou 35 Gt, il y a six ordres de grandeur entre les deux chiffres ! Et les efforts à faire pour les contenir sont incommensurablement différents suivant qu’il s’agisse d’un chiffre ou de l’autre ! Comme je l’ai écrit dans l’un de mes commentaires « On n’est pas dans la science, on est dans la religion ».  

Et puisque l’on est dans la religion, le cours en question est une espèce de « bréviaire » où la « science » est escamotée au profit de la doxa catastrophile qui prévaut dans toutes les vidéos et documents proposés aux participants. Ceci est d’autant plus choquant que l’on s’adresse en particulier aux pays pauvres qui vont subir les catastrophes sans être aucunement responsables des causes. Ainsi, Madame Marianne Fay annonce dans sa vidéo que, d’ici 2030, 2,4 million de décès par an auront lieu à cause des émissions de méthane et de « charbon noir » et que 32 millions de tonnes de pertes de récoltes par an se produiront à cause de ces mêmes causes ( ?) si rien n’est fait pour les éviter. Pourtant, les 2,4 millions de morts potentiels ne représentent que 3,1 % du taux de croissance de la population estimée pour la même période et le 32 millions de tonnes de pertes de récoltes ne sont que 1,25 % de la seule production céréalière en 2016/2017 ! En d’autres termes, ces pertes humaines et de récoltes sont à l’intérieur des barres d’erreur des prévisions de croissance de la population et des récoltes nécessaires pour les nourrir.

Je veux bien qu’il soit indiqué en bas de la page de présentation du cours que  « La Banque mondiale ne garantit pas l’exactitude des données incluses dans ce travail ». Cependant,  faire circuler depuis 2012 et mettre à la disposition des participants au cours un document avec une erreur aussi grossière sur une donnée aussi essentielle (les émissions annuelles de CO2) n’est pas acceptable.

D’autant plus que dans ce même document il est écrit en page 1, dans un souci louable d’honnêteté intellectuelle, que « Des incertitudes subsistent quant à la prévision de l’ampleur du changement climatique et de ses effets ». Comment alors faire état de « prévisions » chiffrées catastrophiques (voir ci-dessus) sans évoquer  les « incertitudes » et les « probabilités » qui les affectent ?

En résumé : ce cours est - avec tout le respect que j’ai pour les enseignants et les très nombreux intervenants – un gadget destiné à gagner des néophytes à la doxa du « changement climatique », surtout dans « les petits États insulaires en développement (PEID) et les pays les moins avancés (PMA) » qui sont, eux, les moins responsables des changements du climat induits par les pays « développés » et « avancés ».

Daniel H. Fruman

P.S. : Je vous invite à visiones ma contribution à ce cours.  

Texte et Images dans l'ensemble du site © Daniel H. Fruman sauf si explicitement signalé

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Date de dernière mise à jour : 19/02/2018

DIXIÈME ANNIVERSAIRE DE LA COP 21

Chers lecteurs,

Nous approchons du dixième anniversaire de la Cop 21, qui s’est tenue en France (sur le site de l'aéroport de Paris-Le Bourget[1]) du 30 novembre au 12 décembre 2015 avec un soit disant succès planétaire puisque les accords signés allaient arrêter les émissions des gaz à effet de serre et sauver l’humanité, promise à disparaitre puisque l’« extinction massive de la vie sur Terre ne fait plus de doute et tous les indicateurs annoncent une menace existentielle directe ».

Essayons de faire un bilan, le plus simple possible, des changements qui se sont produits au cours de ces dix ans.

La population mondiale était évaluée à 7.3 milliards d’individus en 2015 et devrait être supérieure à 8,2 Md à la fin 2025. Le compte est simple, nous avons « grossi » de pratiquement 900 millions de congénères en 10 ans : soit 90 millions d’humains par an ce qui est équivalent à la création d’un nouveau pays aussi peuplé que  l’Iran  chaque année.

Cette population « nouvelle » a eu besoin d’énergie pour être « engendrée » d’une part et pour « survivre » à l’« extinction massive de la vie sur Terre » qui lui était promise d’autre part. Qui dit énergie dit émissions de CO2, tant que les énergies renouvelables restent marginales, comme c’est le cas aujourd’hui. Or, si l’on exclut les années Covid - 2020 et 2021 - les seules qui ont montré une chute significative, l’émission de CO2 par habitant a gardé une remarquable constance autour de 4,8 tonnes.

Ceci est tout à fait cohérent avec les corrélations que j’avais établie dans mon chapitre « Population mondiale et CO2 » de ce site, et montre que rien (sauf la « rupture » due à la Covid déjà mentionnée) n’est venu modifier le paradigme démographie-réchauffement climatique.

On doit bien reconnaitre qu’il ne reste rien de la COP 21, «  sauf pour le micro-drame qui s’est joué entre Madame Ségolène Royal et Monsieur Laurent Fabius pour garder le titre de Président de la COP 21. Une façon comme une autre de se faire mousser, écologiquement bien entendu. »  

En vous souhaitant de bonnes et chaleureuses vacances,

Cordialement,

Daniel H. Fruman
14 août 2025

[1] C’est bien cocasse d’avoir choisi un aéroport, berceau du trafic aérien, pour accueillir une assemblée qui considère ce même trafic aérien comme un des plus importants fléaux de l’humanité à cause de ses inadmissibles émissions de CO!